S’insérer sur une voie peut relever du parcours du combattant, surtout en cas de trafic important. Les difficultés d’insertion peuvent créer des bouchons, comme nous avons pu le démontrer dans notre article précédent sur la formation d’embouteillages. La manœuvre peut paraître banale, et pourtant… Les comportements des conducteurs qui s’insèrent et ceux qui sont déjà sur la voie peuvent influencer considérablement l’état du trafic. Voici les 5 règles à respecter pour s’insérer civiquement dans une voie sans compromettre l’état de la circulation.
1. Laisser de l’espace aux véhicules qui s’insèrent
Le respect d’un minimum de distance de sécurité entre les véhicules déjà présents sur la voie permet aux véhicules qui doivent s’insérer de pouvoir le faire facilement. A ceux qui collent le véhicule de devant, pensez à celui qui doit s’insérer.
2. En cas de fort trafic, respectez la règle “une voiture sur deux”
La règle “une voiture sur deux” s’applique aux véhicules déjà présents sur la voie, et à ceux qui s’insèrent sur la voie. Ne forcez pas le passage, d’un côté comme de l’autre, vous ne gagnerez rien au change. Imaginez le fonctionnement d’une fermeture éclair. Si tout le monde respecte ce comportement altruiste, tout le monde y gagnera.
3. Allez jusqu’au bout de la voie d’insertion
Cette règle doit être particulièrement appliquée aux conducteurs qui adoptent une conduite souple. En somme, essayez de vous insérer lorsque vous atteignez une vitesse à peu près équivalente à celle des véhicules déjà sur la voie. Cela permettra à ces véhicules de ne pas freiner pour vous laisser passer.
En cas d’embouteillage, insérez vous également au bout de la voie. Pensez aux embouteillages qu’il peut y avoir derrière vous. 50 mètres gagnés, c’est 50 mètres libérés derrière vous, et peut-être une route fluidifiée au bout du compte.
4. Permettez à ceux qui vous ont doublé de terminer leur démarche
Souvent, sur les voies à deux couloirs (ou 2×2 voies) comme les autoroutes, périphériques et autres rocades, les véhicules déjà présents sur la voie rapide déboitent pour laisser les véhicules s’insérer facilement sur cette voie rapide. Parfois, le véhicule qui a entamé le dépassement se retrouve bloqué sur la voie de gauche car le véhicule qu’il a laissé s’insérer dans les meilleures conditions roule finalement à la même vitesse que lui.
Aux conducteurs qui s’insèrent, laissez celui qui vous a permis de vous insérer de se rabattre, c’est la moindre des choses après le service qu’il vous a rendu. Vous comprendrez que ce n’est pas à lui d’accélérer et de risquer l’excès de vitesse. Vous pourrez accélérer (et le doubler s’il le faut) une fois que ce dernier aura terminé sa démarche.
5. Tolérez l’absence de clignotant
Le clignotant est un moyen de communiquer entre usagers de la route. Le code de la route impose au véhicule qui s’insère d’enclencher son clignotant. Est-ce vraiment nécessaire de l’enclencher dans cette situation ? Que peut faire ce véhicule si ce n’est s’insérer sur la voie rapide ? Faites preuve de pragmatisme et ne grognez pas sur le véhicule qui n’a pas mis son clignotant avant de s’insérer.
Conclusion
N’oubliez pas que la route est un environnement social comme un autre et qu’il est important d’agir en pensant à autrui. Forcer le passage, d’un côté comme de l’autre, ne vous fera pas avancer plus vite.
2 commentaires
nicolas · 22 août 2024 à 1h08
« En cas d’embouteillage, insérez vous également au bout de la voie. Pensez aux embouteillages qu’il peut y avoir derrière vous. 50 mètres gagnés, c’est 50 mètres libérés derrière vous, et peut-être une route fluidifiée au bout du compte. »
> C’est un manque de courtoisie en cas de bouchon, et ça n’a rien de règlementaire.
Qui plus est « les bouchons qu’on pourrait avoir derrière soi » sur la voie d’insertion est un argument fallacieux pour justifier ce manque de courtoisie. Si une voie d’insertion doit saturer dans un contexte d’axe principal bouchonné, il saturera en quelques secondes, voire quelques minutes tout au plus, que les véhicules aillent au fond de la voie ou pas.
En revanche le bouchon sur l’axe principal est aggravé lorsqu’il doit ralentir voire s’arrêter complètement pour appliquer le principe du 1/2 avec une voie d’insertion pleine jusqu’au bout qui ne désempli pas.
Que l’axe d’insertion sature n’est pas un problème. Au pire, les automobilistes iront chercher la voie d’accès suivante, trouveront un itinéraire alternatif, et ne viendront pas aggraver le bouchon, ce qui contribuera à un meilleur étalement du trafic urbain dans sa globalité (rappelons qu’on est à l’ère de Waze, que ce cas de figure est banal et traité automatiquement par nos GPS qui recalculent un itinéraire alternatif lorsque l’itinéraire principal est ignoré ou déclaré comme bloqué).
Donc quand on doit s’insérer dans un bouchon (c’est à dire dans un trafic presque à l’arrêt, voire à l’arrêt), on s’insère au plus tôt, en mettant son clignotant pour indiquer après quel véhicule on prévoit de s’insérer, pour faire comprendre à l’automobiliste déjà présent sur l’axe (et probablement plus courtois dans ce cas, puisqu’il n’a pas l’impression de tomber sur un tricheur de la file d’attente), qu’il pourrait vous laisser passer, ça serait sympa !
Rappelons que sauf sur le périph parisien, la voie d’insertion n’est pas prioritaire effectivement, et que rien de l’y oblige. En cas d’accrochage, la voiture qui cherchera à s’insérer en forçant le passage sera responsable.
Le manque de courtoisie consistant à aller au fond de la voie d’insertion pour gratter 100m créé de la crispation, qui augmente le risque de refus d’insertion, et donc source d’accident…
Les conducteurs citoyens · 28 août 2024 à 19h19
Merci pour votre message Nicolas. Dans le cas d’une insertion sur une voie rapide bouchée, si les véhicules s’insérant le font en bout de voie d’insertion, nous ne voyons pas en quoi cela provoquerait une frustration chez les usagers déjà dans le bouchon. Et cela a le mérite de décongestionner potentiellement l’entrée de la voie d’insertion (à la sortie d’un rond point par exemple).
Comment procédez vous lors d’un passage de 2 voies à 1 voie sur un axe rapide en présence d’un bouchon (en cas d’accident par exemple) ? Toutes les études le prouvent et les pays anglosaxons l’appliquent très bien : il convient d’avancer au maximum jusqu’au rétrécissement, sur les 2 voies, et d’appliquer la règle « une voiture sur deux » au passage à une voie. Il s’agit de la même situation, avec le même objectif : décongestionner l’arrière. Mais par cotre commentaire, peut être faites vous partie de ces usagers qui bloquent les 2 voies bien avant le rétrécissement, par « frustration » ?