Ces derniers mois, les agglomérations françaises ont fait les unes des journaux au sujet des embouteillages qui se créent sur leurs rocades et périphériques. C’était le cas de la métropole rennaise, Rennes qui a décroché le prix de “ville la plus embouteillée de France” sur septembre 2021, avec un temps perdu dans les bouchons estimé à 18 h / mois. Métropole dans laquelle, vous vous en doutez, habite le rédacteur de cet article. 

La fin du télétravail, la rentrée scolaire, la politique d’aménagement du territoire et le manque de transports en commun ont été considérés comme les causes de cette augmentation significative des bouchons sur la métropole et notamment sur la rocade. 

Il est évident que les mesures prises pour que les particuliers laissent leur voiture au garage (incitation à prendre les transports en commun, à covoiturer, ou encore le développement des pistes cyclables) auront pour effet de limiter le trafic sur les routes rennaises.

Néanmoins, nous autres, les conducteurs citoyens, avons un regard différent sur la situation. Nous sommes convaincus que ces mesures seules n’éradiqueront pas les embouteillages. Que ces mesures doivent être couplées au respect des distances de sécurité et à la baisse de la limitation de la vitesse aux heures de pointes pour qu’il puisse y avoir une baisse significative des bouchons sur la rocade. Poursuivez la lecture pour en savoir plus sur ces deux comportements à respecter pour limiter la formation d’embouteillages.

Comment se forment les embouteillages ?

Selon Moncoyote, “L’embouteillage repose sur le flux des véhicules et la capacité d’une route à l’absorber”. Plus la concentration de voitures est élevée sur une route, plus le risque d’embouteillage est élevé. Tout événement irrégulier, et particulièrement un freinage brusque ou un accident, risque de former un bouchon. Un freinage brusque va forcer le véhicule à l’arrière à freiner lui aussi, et tout s’enchaîne en cascade si les distances de sécurité ne sont pas respectées (nous y reviendrons). Autre exemple, un accident va contraindre les usagers de la route à passer sur une voie au lieu de deux, ce qui va créer un phénomène d’agglutination à l’arrière. 

Comment limiter la formation d’embouteillages…

… En cas de freinage ?

Première situation. Je colle le véhicule devant moi, qu’il soit sur la voie de droite ou de gauche. Devant moi le véhicule freine ou ralentit pour une raison X ou Y. Je vais devoir freiner fort pour éviter de percuter la voiture devant moi. Il suffit que les conducteurs derrière moi aient le même comportement que le mien pour que tout s’enchaîne en cascade… Et qu’un bouchon se forme plus loin. 

Dans cette situation, il suffit de garder une distance de sécurité un peu plus importante pour que le phénomène s’estompe facilement. Si le véhicule devant moi ralentit ou freine, la distance de sécurité me permet de lâcher la pédale d’accélération ou, au pire, de freiner nettement moins fort. Il suffit que les conducteurs à l’arrière respectent également cette distance pour qu’un bouchon ne se forme pas.

Deuxième situation. Elle concerne les entrées sur les voies rapides. Avez-vous constaté que de nombreux bouchons se formaient à ces endroits ? L’explication est simple. Encore une fois, les distances entre les véhicules ne sont pas suffisantes. Par exemple, les distances entre les véhicules de la voie de droite ne sont généralement pas suffisantes pour permettre l’insertion des véhicules sur la rocade. Pourtant, il faut bien que ces véhicules s’insèrent. Alors quand ils le font, tant bien que mal, ils obligent les véhicules de la voie de droite à freiner. Ce qui entraîne plus loin… des embouteillages. 

Dans cette situation, il suffit, une nouvelle fois, de garder une distance de sécurité plus importante entre véhicules de la voie de droite pour permettre l’insertion en douceur des véhicules sur la voie rapide.

Troisième situation. Je colle le véhicule qui me devance sur la voie de gauche (car je pense qu’en le collant, il ira plus vite ;)). Un véhicule de la voie de droite souhaite déboiter. Ce véhicule à le droit de déboiter, mais il ne peut pas le faire car je ne lui donne pas l’espace nécessaire pour le faire. A un moment donné, si tous les conducteurs agissent comme moi, comprenez que le véhicule de la voie de droite s’impose. Et me fasse freiner brusquement ! 

Dans cette situation, une nouvelle fois, le respect des distances de sécurité permet de fluidifier la circulation et de limiter les freinages.

… En cas d’accident ?

Hélas, cet événement implique la formation d’un bouchon quasi-systématiquement si celui-ci condamne une voie. Deux choses à faire pour limiter le bouchon et fluidifier la circulation : 

  1. Levez le pied le plus tôt possible. Dès que vous apprenez qu’un bouchon se forme (au loin ou par l’intermédiaire des panneaux dynamiques de circulation), limitez votre vitesse. Vous serez quoi qu’il arrive bloqué plus loin et n’irez pas plus vite. 
  1. Allez au bout des deux voies. Souvent, certains justiciers de la route se mettent sur les deux voies afin que les véhicules ne puissent pas les doubler. Très grosse erreur ! Ce comportement n’aura pour effet que d’amplifier le bouchon qui va se former à l’arrière. Au bout des deux voies, à hauteur de l’accident, appliquez la règle de “une voiture sur deux” afin de passer la zone accidentée. 

Mesure complémentaire pour limiter la formation de bouchons : la limitation de la vitesse

En cas de fort trafic, la limitation de la vitesse est une très bonne solution, n’en déplaise aux personnes pressées et aux inconditionnels de la vitesse. Limiter la vitesse (par exemple, passer de 90km/h à 70km/h entre 7 h 30 et 9 h sur la rocade de Rennes) permettra d’atténuer tous ces phénomènes dressés plus haut qui nécessitent de freiner (un véhicule lancé à 90 km/h devra, en cas de besoin, freiner plus fort que s’il est lancé à 70 km/h). De plus, une vitesse réduite permet notamment aux automobilistes de s’insérer plus facilement sur la voie rapide. Enfin, cela permet une nouvelle fois de limiter notre consommation de carburant et nos émissions de gaz à effet de serre. Que demande le peuple ?

Conclusion

Respectons les distances entre conducteurs et diminuons notre vitesse en cas de fort trafic. Cela contribuera à limiter les coups de frein et les accidents, et donc les risques de bouchons. Gardez en tête que :

  • les distances de sécurité nous donnent, comme son nom l’indique, plus de sécurité (nous voyons régulièrement des carambolages sur la route parce que les conducteurs ne respectent pas ces distances de sécurité),
  • le respect des distances de sécurité permettent aux usagers de changer de voie s’ils le désirent,
  • le respect des distances de sécurité nous permettent d’adopter l’éco-conduite (et donc de limiter notre consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre),
  • en cas d’accident, roulons le plus loin et à la vitesse la plus modérée et respectons la règle du “1 véhicule sur 2” en bout de bouchon, 
  • vous n’irez pas plus vite en collant le véhicule qui vous devance ;),
  • vous ne gagnerez pas de temps en roulant plus vite que les autres véhicules sur une portion de route à fort trafic,
  • la route est un environnement social : ayons un comportement altruiste. 
Catégories : citoyennetééco-conduite

8 commentaires

Decoster · 26 janvier 2022 à 11h27

Bravo pour cet article. Si seulement tout le monde avait le minimum d’intelligence routière nécessaire pour comprendre ça et arrêter de râler parce qu’on limite la vitesse où que « l’autre » passe avant lui , on ferait un grand pas vers un peu de zenitude au volant.
Bonne journée et bonne route.

    Les conducteurs citoyens · 26 janvier 2022 à 13h07

    Bonjour, un grand merci pour ce commentaire. Il existe effectivement quelques solutions pour rendre la route plus agréable. Ne restons pas immobiles et partageons-les au plus grand nombre. Un grand merci également pour votre inscription à notre newsletter. N’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux, à partager nos actualités, réflexions et billets et à nous soumettre vos idées. A très vite ! Mathieu

Bernard · 27 janvier 2022 à 19h34

Ces conseils, qui semblent de bon sens, sont malheureusement bien peu compris.
Ils font même bien souvent l’objet d’énervements de la part de certains automobilistes : appels de phare lorsqu’on laisse une distance correcte avec le véhicule qui précède, dépassements et rabattement rageux, …
Quant à la vitesse de 70km/h sur la rocade, il suffit de se rappeler la grogne généralisée de la précédente expérimentation.
L’intelligence collective n’est pas la somme des intelligences individuelles. Elles seraient même contradictoires.

    Les conducteurs citoyens · 28 janvier 2022 à 9h15

    Bonjour, un grand merci pour votre commentaire qui va alimenter le débat. En tant que pro-actifs, il est peut-être à nous de construire l’intelligence collective. N’hésitez pas à vous inscrire à notre newsletter pour recevoir facilement nos réflexions.

Pac · 28 janvier 2022 à 16h04

Beaucoup de ces conseils relèvent du bon sens, et il est triste de constater que la grande majorité des conducteurs n’en sont pas dotés..

    Les conducteurs citoyens · 28 janvier 2022 à 18h23

    Bonjour et merci pour votre commentaire. Nous sommes d’accord, il s’agit principalement de bon sens. Notre objectif est de diffuser ce bon sens au plus grand nombre, en créant une communauté de conducteurs citoyens 💪

Vince · 29 janvier 2022 à 21h39

« Enfin, cela permet une nouvelle fois de limiter notre consommation de carburant et nos émissions de gaz à effet de serre. »

Faux, c’est le contraire qui se produit. Les voitures actuelles ont des moteurs et des boîtes de vitesse réglés pour que la consommation la plus basse soit atteinte à 90 km/h. Il faut s’enlever de la tête qu’une vitesse inférieure consomme forcément moins, c’est inexact. Moins on va vite et plus on est obligé de rétrograder les rapports. Or, plus le rapport de boîte est petit, plus la consommation est grande, c’est une simple réalité mécanique et physique. D’autre part, le régime moteur influe lui aussi directement sur la consommation. Un moteur obligé d’être en sous-régime consomme autant qu’un moteur en sur-régime, surtout si l’étagement de boîte est court.

D’ailleurs, une étude menée il y a quelques années sur la rocade de Rennes et au cours de laquelle la vitesse a été limitée à 70 km/h pendant un an a montré que la vitesse qui consomme le moins et qui est la moins polluante reste 90 km/h. Ce n’est pas un scoop, on le savait déjà depuis longtemps, puisque 70km/h est une vitesse de transition entre deux rapports. Elle peut donc être maintenue pendant un laps de temps assez bref pour des raisons de sécurité, mais il est préférable de ne pas y rester.

Donc, pas de problème pour ralentir afin de fluidifier la circulation et limiter la formation de bouchons, mais ne dites pas qu’en faisant ainsi on consommera moins et on polluera moins. C’est faux.

    Les conducteurs citoyens · 31 janvier 2022 à 12h44

    Bonjour et merci pour votre commentaire. De notre côté, nous avons lu des études montrant que les moteurs étaient conçus pour que la consommation soit, en moyenne, la plus basse autour de 70 km/h. Nous pouvons, sur la plupart des véhicules et moteurs, rouler en 5e à 70km / h. Au-delà des chiffres, nous souhaitions avant tout indiquer que c’est avec une conduite souple, et donc un rapport adéquat, qu’on consomme le moins. Notre article n’est pas assez explicite dans ce sens, nous vous l’accordons.

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